Troupe V° Le Chesnay

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Camper en hiver

Publié par Troupe V° Le Chesnay

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Camper en hiver

Le scoutisme n'est pas un assassinat. Pas question de rapporter une pneumonie par gloriole, pour avoir fait le « m’as tu vu » en « tenant » idiotement dans n'importe quelles conditions.

Camper au Groenland ou en forêt de Rambouillet, cela nécessite toujours des techniques appropriées : un scout s'entraîne toujours à maîtriser les circonstances par sa compétence et son sang-froid.[…]

Quand les conditions climatiques rebutent le bourgeois moyen, si tu l'as décidé, pars.

Si vraiment c'est le très grand froid, au-dessous de - 10°, envisage le fuseau de ski et le double duvet. Soigne ton équipement, ton intendance, tes techniques. Première précaution, rester sec, tenir au froid. Tenir au froid c'est produire, d'abord dans son propre corps, les calories que le vent emporte. Pour cela, un seul remède, l'exercice : marche, cours, travaille de la cognée, pédale comme un damné, mais ne t'arrête jamais jusqu'à laisser tes pieds se prendre comme la glace. Et remplace toutes les calories que brûlent tes muscles en grignotant du sucre, du pain d'épice, tartines beurrées, des figues sèches, qui te permettront et de résister au froid et de renouveler ta capacité d'effort. Ton grand ami des camps d'hiver sera le feu, des feux énormes.

D’où viens le froid ?

Le froid est d’abord du au climat et à la saison. En fonction de la position de la Terre par rapport au Soleil, la zone qui reçoit les rayons du Soleil de façon perpendiculaire se modifie. Plus les rayons arrivent perpendiculairement (c'est à dire plus le Soleil est proche du zénith), plus il fait chaud et inversement. La durée des journées joue également un rôle : Plus les jours sont courts, moins le soleil peut réchauffer l’atmosphère.

Le vent : Il provoque un abaissement de la température.

L’humidité : Elle est aussi un facteur de froid très important. Elle vient de l’air ambiant, de la pluie, mais également du sol. La sueur : La sueur, en refroidissant, va être une grande source de froid. Le corps humain tente de se maintenir à 37,2°C. Pour cela, il fait grelotter les muscles pour les réchauffer, envoie des signaux d'alerte pour que tu te couvres, etc ... Il va protéger en premier les organes vitaux : cerveau, cœur et poumons. S'il n'arrive pas maintenir une température idéale dans tout le corps, il se replie sur ces points stratégiques, et laisse tomber le reste. C'est pour cette raison que tu as toujours froid d'abord à tes extrémités : mains et pieds.

Que faire pour lutter ?

Une Opération Survie est une épreuve. C'est dur mais tellement passionnant. C'est cela qui détermine le Scout, le Vrai Scout, celui qui n'a pas froid aux yeux ni au cœur, celui qui en a dans le ventre et qui sait ce qu'il veut.

Pourquoi ? Parce qu'ainsi il aura su apprendre à réfléchir quand il faut, foncer s'il y a besoin. Il aura appris à souffrir, il aura connu la solitude, la faim peut-être et ayant su être pauvre il sera prêt à donner. Ainsi pourra-t-il illustrer les deux objectifs fondamentaux du Scoutisme : faire d'un garçon ou d'une fille un citoyen d'élite et un chrétien d'élite.

Les vêtements

Un vêtement pris tout seul ne te protège pas beaucoup du froid. C'est la couche d'air entre tes vêtements qui te sert d'isolant. Il ne te sert donc pas à grand chose de mettre deux tee-shirts de même taille, qui ne laissent pas de place à une couche d'air. Une bonne combinaison est de se mettre un bon tee-shirt, un sous-pull à col roulé, un bon gros pull ou une polaire, puis un blouson super chaud. Quatre vêtements seulement, mais qui permettent de bien gérer des couches d'air isolantes.

-"J'ai froid aux pieds !" -"Met un bonnet !" Stupide cette phrase ? Et pourtant ... Si tu mets un bonnet sur ta tête, ton corps n'a plus à lutter pour la protéger du froid. Du coup, il est disponible pour s'occuper de tes pieds ! Ca parait tordu, mais souviens toi de ses priorités. Un exemple concret est qu'il ne sert à rien de mettre deux pantalons pour ne plus avoir froid aux jambes. Tu peux même être en short ... si tout le haut de ton corps est bien couvert, tu n'auras pas froid.

Rester sec

Toujours conserver ses vêtements secs au maximum se protéger les extrémités des membres - ne jamais hésiter à se découvrir dès qu'il y a sensation de chaleur (pour conserver les vêtements secs en cas de plus mauvais temps).

Quand on est au camp ou en mission, il est fréquent qu'on se fasse mouiller par la pluie. Un novice ne manque pas de laisser ses vêtements humides sécher sur lui. Un scout entraîné ne commet pas cette faute. II sait qu'elle peut lui coûter des semaines de maladie sinon pire.

Si tu es mouillé, saisis la première occasion d'enlever tes vêtements mouillés et de les faire sécher. Serais-tu obligé pour cela de te mettre en caleçon de bain parce que tu n'aurais rien d'autre à revêtir en attendant, tu ne dois pas y manquer. De même, ne porte jamais des bas mouillés. Cela peut avoir toutes sortes d'inconvénients. Il vaut mieux que tu marches pieds nus dans des sandales. Pour faire sécher des vêtements, fais un feu de braises, construis au-dessus un petit toit en branches et pose-les vêtements à sécher sur ce toit.

Evidemment, s'il pleut, prend des vêtements imperméables pour rester au sec le plus longtemps possible.

La tente

Dans un terrain imperméable, par temps incertains, il est prudent de faire un fossé, ceci dans le but d'empêcher l'eau d'envahir la tente. On creuse autour de celle-ci un fossé de 15cm de large et de 10 cm de profondeur, le double toit les surplombant. Dans un angle, terminer le fossé par un puisard. L'isolant est capital : tout bon campeur sait qu'il vaut mieux dormir isolé du sol qu'isolé du ciel. Le sol, même s'il paraît sec, dégage une humidité particulièrement habile à rendre malade.

La tente doit être montée sur un terrain sec et plat. Si le terrain choisi est légèrement en pente, veiller à ce que les scouts aient la tête en haut. Le campeur recherche les convexités, légères bien sûr, qui évitent les bains de minuit : en effet à la moindre pluie, l'eau ruisselle vers les creux que le novice avait choisis, convaincu qu'ils " calaient " mieux le dormeur.

Des gens ont fait des études pour nous apprendre qu'on dormait mieux la tête au nord. Pourquoi ne pas orienter la tente ?

Attention aussi à la direction du vent. Éviter les prises de flanc qui arrachent plus facilement les tendeurs. La prise de faîtière est la meilleure situation. Par grands vents, ajouter des "tendeurs de vent " ou haubans, allant du mât au piquet opposé.

Ta tente est perpendiculaire au vent : tu ne la plantes jamais avec la porte dans le sens du courant d'air, afin d'éviter que la brise glaciale ne s'engouffre à l'intérieur ! Toutes les sardines sont plantées, toutes les ficelles accrochées: pas de risque de courant d'air inopiné en pleine nuit. De plus, ainsi attaché, ton tapis de sol est solidaire avec ton toit. Les gouttières de ta tente sont glissées sous le tapis de sol, même aux portes : ainsi pas de risque que les courants d'air se faufilent. Un principe : s'abriter toujours dans un volume d'air restreint, isolé de l'extérieur par de la neige (s’il y en a), qui est un excellent isolant contre le froid.

Dormir

Prends donc ton courage et ta cognée à deux mains : ou bien pour te construire un petit hamac avec deux solides perches de 2 m 50 que tu espaceras de soixante centimètres et entre lesquelles tu passeras un lacet de tresse de nylon (il en faut à peu près 20 m par hamac) ; ou bien si la forêt s y prête, une bonne litière de branches de sapins sera le meilleur isolant. II te sera alors possible, si tu bivouaques de surélever légèrement ton isolant pour qu'il ne plaque pas au duvet ce qui t'évitera de tremper ce même duvet avec la condensation de ton corps. C'est alors le moment de se changer entièrement : les chaussettes de rechange, enfile-les seulement à moitié. Tous les vêtements dans lesquels tu as sué avant de te coucher, retire-les. A même la peau, mets du sec ; tu n’auras pas plus chaud à enfiler cinquante chandails les uns sur les autres : s'ils te compriment, ils n'auront plus de pouvoir isolant. Avec deux, tu es déjà bien protégé. Si tu n’as qu’une couverture et un duvet, par grand froid, enroule la couverture et enfile le duvet par dessus ; cache la tête (gare aux oreilles ! ) ; cache tous tes vêtements au duvet pour qu'ils sèchent et ne soient pas gelés pour les ré enfiler le matin. Enfile les pieds à travers le duvet dans ton sac à dos : Ainsi ils ne gèleront pas.

Bien serré contre les copains : les deux côtés tenus chauds, il ne reste plus que le dessus et le dessous à gérer. Un bon gros matelas : c'est plus agréable pour dormir, mais surtout, il isole du froid du sol. N'hésite donc pas à prendre deux matelas mousse, ou à mettre une couverture de survie sous ta mousse (coté doré vers le sol). Rappelle toi qu’une grande partie du froid viens du sol. Un super sac de couchage : Il doit couvrir la tête. Si le duvet n’est pas chaud, un sac à viande en laine est le bienvenu. Une couverture, qui couvre tous les dormeurs, va répartir encore mieux la chaleur.

Se changer complètement :on ne garde jamais rien des affaires de la journée pour se coucher. Le matin, tu te changeras à nouveau complètement.

Tu ne t'habilles pas trop serré. La nuit, ton ennemi est la transpiration. Si tu es habillé trop chaudement, tu ne permets

pas à ta transpiration de s'évacuer. Il faut tout de même un bon pyjama, des chaussettes en laine, un bonnet (la tête est moins protégée par le duvet) et parfois des gants en laine.

Feux

Choisir son bois

Par temps sec, il suffit de ramasser le bois mort par terre. S'il casse net, il est bon pour le feu.

Par temps humide, il est possible d'en trouver sous les rochers, à l'abri des pierres, dans les souches mortes, sous les branches basses des arbres. On peut aussi fendre des petites bûchettes, de façon à atteindre le coeur du bois qui est toujours sec.

Dès le ramassage, classer le bois par taille.

Chaque bois a ses qualités spécifiques. On peut choisir du bouleau pour réactiver son feu mais il faudra ajouter aussitôt du hêtre par exemple. On peut brûler du sapin pour saisir le beefsteak, mais on utilisera du chêne pour cuire les pommes de terre.

Préparer le feu

Par temps humide, isoler le feu du sol mouillé par une claie de bois sec ou par un ensemble de pierres plates.

Disposer 3 à 4 boules de papier journal (non glacées) sur la claie.

Disposer les brindilles sur le papier jusqu'à obtenir une pyramide.

Alimenter la pyramide avec du petit bois et du bois moyen, en prenant garde de laisser de l'espace pour que l'air puisse circuler facilement.

Allumer et entretenir le feu

Allumer le papier en un ou deux endroits, du côté exposé au vent. Par temps de pluie, le plus sûr est encore de glisser une bougie allumée dans le feu.

Si le bois est bien disposé, sec et bien aéré, les flammes du papier gagnent les brindilles qui s'enflamment pour ensuite enflammer le petit bois.

Dès que le feu gagne le bois moyen, et que tout le papier est consumé, rajouter progressivement du gros bois sans démonter la structure pyramidale. Remarque : pour pouvoir cuisiner sur le feu, il faut ensuite démonter la pyramide de façon à obtenir un feu "aplani". Attendre pour cela que le gros bois brûle correctement.

Alimenter ensuite régulièrement le feu avec du bois moyen et gros ; on peut facilement réactiver un feu qui meurt en soufflant sur les braises d'un souffle long et précis.

Pour obtenir beaucoup de braises, il vaut mieux disposer le bois dans le même sens.

Remarque : Ne pas entasser trop de bois à la fois. Ne pas jeter en vrac et en paquet dans le même sens.

Attiser le feu

II faut pour cela apporter de l'oxygène à la base des flammes, sans violence mais régulièrement en dirigeant le courant d'air de la zone enflammée vers la zone de bois non encore consumée.

Règles de sécurité

Surveiller toujours le feu quand il est allumé.

Avoir un récipient plein d'eau à proximité.

Placer la réserve de bois assez éloignée du feu. La protéger des intempéries.

Réflecteur

Pour être toujours au chaud, fabrique un réflecteur devant le feu de ton équipe, et monte un abris pour te protéger du vent, de la pluie ou de la neige.

Le feu, c'est le premier acte d'une patrouille arrivant sur son lieu de bivouac : prendre des arbres morts entiers qui donneront la flamme des huit cœurs. Méfie-toi des branches gelées qui craquent comme si c'était du bon bois mort. N'hésite pas à fendre, à écorcer, à faire sécher une fois le feu pris, les bûches qui l'alimenteront. Au départ quelques vieux morceaux de bougies ou un rouleau d'écorce de bouleau dans une poche de ton sac font un boutefeu efficace. Ne l'oublie surtout pas.

Avant de construire ton feu, prends tout le temps qu'il faut pour l'allumer du premier coup : dégage largement la neige ou les feuilles mouillées, construis un petit plancher de pierres ou de bûches pour isoler de l'humidité du sol ; trie soigneusement ton bois sec, le vérifiant brindille par brindille et écorçant ou fendillant au couteau pour le réduire en allumettes.

Le feu parti (quand ton feu commence à prendre avec une petite réserve de brindilles bien choisies, alimente particulièrement les premières flammes qui montent : c'est ainsi que ton feu finira par s'étendre à tout le reste), une fois les premières flammes obtenues, construis ton feu en carré : fais une première couche horizontale de branches parallèles, avec entre chaque branche un espacement égal à leur diamètre. Après avoir ainsi fait un premier lit horizontal, construis-en par dessus un second perpendiculaire ; ainsi de suite, en taisant attention à ne pas transformer ton feu en une pyramide qui repose sur la pointe ! Ainsi, ton bois sèche progressivement, il y a tout l'air nécessaire pour évacuer la vapeur d'eau de séchage, bien brûler le bois et tu gardes ton feu longtemps.

Ce feu, c'est la vie. C'est la vie de toute la patrouille. Si vraiment, la patrouille n'est pas encore bien rodée aux intempéries, toi C.P., fais ta démonstration : un feu géant dans les vingt minutes qui suivent l'arrivée de la patrouille.

Active-les en toute première priorité à la recherche de vrai bois sec qui brûle, lance le feu dès les premiers instants : le moral de la patrouille grandira en même temps que la flamme.

Quand tu auras fait cela, tu auras corné ta marque au style scout en camp : c'est l'esprit qui dirige et acquiert la victoire sur les éléments. Un scout qui entraîne son caractère ne cale pas et ne renonce pas à être maître de son propre corps, comme s'il se préparait pour le Groenland.

Faire sécher ses affaires s'il y a lieu, être assez maître de soi pour se faire une tambouille chaude et agréable, se faire la peau en la décapant ferme, c'est cela qui prépare à tout.

Alors, pas d'hésitations.....

.... La Maitrise...

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